Je m’adresse aux utilisateurs d’Instagram, notamment aux jeunes pour capter leur attention en utilisant les codes du média, le détourne de manière à en faire un outil pour donner des notions en art et en histoire de l’art et pour, in fine, susciter l’envie d’aller au musée et de s’émouvoir de l’aura. En effet, cet échantillon de l’art 2.0 n’est nullement un rival, ni une menace pour le musée traditionnel, il crée ici une nouvelle expérience de visite qui ne se substitue pas à l’expérience « hic et nunc » de l’original.

Cet outil me permet de proposer un échantillon d’œuvres numérisées, logiquement articulées pour que chaque publication soit nourrie par la trame chronologique, permettant ainsi au visiteur d’avoir un fil conducteur durant son parcours. Cette clé chronologique est donc un outil pour aider le visiteur à se repérer et faire le lien entre l’artiste, son œuvre présentée et son mouvement artistique. Cet espace virtuel me permet également de créer des liens entre les œuvres et de les réunir en un même lieu, ce que même le plus grand musée d’art ne peut réaliser. La mise en réseau de ces œuvres d’art numérisées couchées sur une même page permet la confrontation de celles-ci, y compris les plus éloignées par le temps et l’espace et de les diffuser aux quatre coins du monde. La numérisation des œuvres d’art et leur mise en ligne lèvent donc les séparations géographiques des musées et permet ainsi de découvrir et de redécouvrir autrement les dites œuvres. Les chefs d’œuvre d’époques et de cultures différentes se mélangent alors, favorisant l’imaginaire de l’histoire de l’art aux limites du musée traditionnel.

Détourner ce média pour en faire un outil culturel démocratise et enrichit l’accès à l’art, pour provoquer chez le visiteur l’envie d’une expérimentation physique. C’est cette complémentarité qui est ici recherchée et développée.